Survivant des glaces

 


Survivant des glaces, L'ultime défi : la traversée du Pôle Nord, éditions Pocket 2022

"Même si rien dans la vie n'est simple, pour parvenir au résultat escompté, il faut toujours creuser au fond de soi-même pour trouver les ressources nécessaires. Il faut aussi sortir de sa zone de confort, pour rendre possible l'impossible. Et le seul être capable alors de s'en rendre compte, c'est vous, et personne d'autre". Le décor est planté...

Je ne suis pas très "romans d'aventure" ou en tout cas "récits d'aventurier" mais j'ai profité d'un cadeau de la tante et de l'oncle de mon fils pour tester les récits de Mike HORN. Mike HORN grand explorateur des temps modernes qu'on retrouve beaucoup ces dernières années dans des conférences orientées développement personnel pour redonner courage et énergie aux personnes qui y assistent. 

Je suis un peu revenue de ces "personnages" qui transmettent leur énergie à travers des conférences et s'orientent vers le développement personnel avec un côté guerrier. Pour moi, cela ne résonne plus comme ça aurait pu l'être avant où j'étais assez dans la guerre, le combat avec soi-même, où "il faut y aller coûte que coûte". Bref, j'étais donc un peu retissante sur l'auteur et ce que j'en ai vu (sur la partie "développement personnel" non pas sur la partie "aventurier", car franchement là, on a un mec au top du top !) et sur la notion de récit d'aventure...c'est avec cet état d'esprit que j'ai ouvert le livre mais comme "l'ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne", hop j'ai ouvert et lu cet ouvrage !

"Un livre devient plus qu'un moyen de voyager extraordinaire, c'est un outil formidable pour exister à travers l'autre, pour être autorisé à rêver, et donc à vivre..." (p24)

De mon point de vue, il y a plusieurs niveaux de lecture et c'est ça qui est super interessant ! 
Comme je le disais précédemment, tu peux le lire pour la partie "expédition". C'est ainsi que j'ai appris la notion de "dérive " (je savais ce que c'était mais je ne m'étais pas rendue compte qu'en marchant H24 sur la glace, elle était aussi impactante sur le temps de l'expédition), et aussi quelques notions comme le fait qu'entre deux dégrés il y a 111 kilomètres (après avoir lu cet article, toi aussi tu pourras faire le malin au Trivial Poursuit !).

Donc il y a la partie "exploration", les contraintes climatiques, orientation, gestion de la nourriture, les aléas matériels, les petits bobos qui deviennent de gros problèmes par -30 degrés pendant 2 mois. 

Il y a aussi la constatation du réchauffement climatique : ces températures à -15 voir -4 degrés alors qu'il devrait faire -40, la glace qui est affaiblie, fragile qui ne permet pas de traverser comme on le souhaitait et oblige à faire des détours ou cause des problèmes en passant au travers. Il y a aussi toutes ces brèches d'eau salée qui n'apparaissaient pas sur les cartes et qui sont de plus en plus nombreuses preuve du réchauffement même au Pôle. 
C'est juste effarant de constater toutes ces contraintes imprévues car tellement brutales qu'elles n'apparaissent sur aucune carte !

"De l'espoir, j'en conserve un plein seau. Sans conviction la vie n'est rien. J'ai appris au fil de mes aventures que l'espérance est une plante saine qui se cultive, puis s'entretient, parce que le jour où tu penses qu'il ne te reste plus aucune raison d'y croire, lorsque la moindre option semble avoir disparu, il se passera quelque chose" (p52)

Et il y aussi une lecture à travers l'humain : j'ai vraiment aimé son attachement à son bateau Pangaea, la liberté que la navigation procure, cet attachement presque charnel comme un père avec son enfant et les soins qu'ils se prodiguent. Il y a aussi l'amour pour ses filles Annika et Jessica qui participent à la logistique des aventures de leur père et craignent chaque jour qu'il ne lui arrive quelque chose, et cet amour qu'il a pour elle a travers les petits messages qu'il peut leur envoyer lorsqu'il est en expédition.

"La vie n'est pas un simple calendrier dont tu coches les jours en attendant la fin, la vie ne peut se résumer à cette fatalité collective qui transforme les esprits faibles en moutons impavides et formatés....je milite même depuis des années pour que la vie de chacun soit large avant d'être longue. Une vie longue, ce n'est finalement qu'une histoire de durée, de temps qui s'évapore avec une régularité de métronome ; une vie large, c'est laisser la place aux aventures vécues, c'est laisser libre cours à nos envies les plus folles" (p 105)


★☆★☆★☆


En réalité j'ai aimé le Mike HORN qui au fur et à mesure qu'il perd des kilos, qu'il avance dans l'aventure, que le froid lui mord le visage, s'ouvre un peu plus à chaque fois en tant qu'être humain et de moins en moins en tant qu'aventurier. Ou plutôt qu'il se montre en tant qu'aventurier de lui-même. Cette naissance, le sortir de la chrysalide est juste extraordinaire et donne envie de vivre des aventures à soi pour renaitre à soi même. Magique ✨✨✨


"Le temps qui passe ne modifie pas seulement la perception que l'on a, ce serait trop simple, il transforme aussi qui nous sommes et ce que nous sommes venus faire ici-bas" (p147)



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Sans [re]père[s]

Papa...

La résilience, l'histoire de la maison