Sans [re]père[s]

 

Sans [re]père[s], Avril Laheurte, Editions Maïa, 2024


Cela fait une dizaine d’années que je connais Avril. Nous nous sommes rencontrées alors que nous passions un diplôme d’entraineur d’athlétisme (pour elle), marche nordique (pour moi).

Avril avait un petit quelque chose, elle a attiré ma curiosité. Je la sentais lumineuse...de l’intérieur, et de l’extérieur, c’est comme si on avait mis un chapeau sur sa lumière pour ne pas qu’on la voit. Pourtant, il y avait quand même un rai de lumière qui perçait.

 

Nous sommes restées en contact depuis, par les réseaux, en s’envoyant de petits messages ou en réagissant à nos actualités respectives. Elle a toujours eu un petit mot de soutien dans mon actualité bouleversée et j’ai essayé d’en faire de même lorsque je sens à travers ses écrits que quelque chose se passe ou simplement pour l’encourager dans ses périples cyclistes.

 

Avril, la lumineuse coiffée…

 

    Lorsque j’ai appris l’écriture de son livre, il était évident de participer à mon échelle à son éclosion et surtout évident que je l’achèterais et le lirais.

Évident, « simple, basic », parce qu’une personne comme elle, on en rencontre peu. On rencontre peu de personnes qui nous marque pendant une décennie sans être en contact 100% du temps avec elle.

On rencontre peu de personnes qui brillent autant de l’intérieur.

On rencontre peu de personnes dont on étouffe autant le feu vital et qui juste avec une braise réussissent à chaque fois à le rallumer. 

 

Le « feu vital » ou « l’énergie vitale »… j’ai presque envie d’écrire « cette putain d’énergie vitale » qui nous tient, qui nous pousse à aller de l’avant quand on a juste envie de tout laisser tomber. De se laisser tomber. 

Une vraie dichotomie de l’être qui fait vivre encore plus d’épreuves que ce qu’on a déjà vécu et qui nous avait mené à cet état.

 

« J’ai compris alors que l’on pouvait faire et défaire, essayer et recommencer, encore. Que ces histoires de seconde chance c’est de la connerie en boite. On en a qu’une seule, toute notre vie, recyclable à souhait. »

 

 

Avril, la funambule…

 

Je n’ai pas envie de raconter ici tout ce que contient le livre d’Avril.

 

J’ai juste envie de partager ma vision de la Femme qui a écrit cet oeuvre et des sentiments qui m’ont animée durant la lecture de cet ouvrage.

 

Ce livre est le parcours initiatique d’Avril mais il est tellement bien retranscrit, tellement incarné, tellement vrai qu’il est un parcours initiatique pour le lecteur dans sa rencontre avec ses émotions.

 

Durant sa lecture, j’ai été en colère contre ce que cette enfant, cette femme, cette fille, cette amoureuse a subi. En incompréhension totale qu’on puisse autant faire souffrir une personne parce qu’elle est « autre ». Dans une colère et une haine de ce que des êtres humains ont pu lui faire subir. Dans la honte de la non-assistance à personne en danger dont est capable l’espèce humaine. Dans l’écœurement, des épreuves vécues.

Et puis derrière ces déferlantes, il y a des touches de lumière offertes par Mère Terre : les animaux, les paysages traversés en vélo, quelques humains profonds aux racines plus solides sur lesquels s’appuyer le temps de remonter la pente ou de choisir un autre chemin. 

 

En écrivant, je me rends compte qu’il y a plus de sentiments qui évoqueraient la noirceur, que de sentiments qui évoqueraient la lumière. Et c’est là où est toute la résilience : s’appuyer sur peu d’éléments pour briller de mille feux animé par la force vitale, « le système nerveux qui choisit toujours la survie », lui…et se montrer à voir au grand jour dans son rayonnement en ayant trouvé en soi la complétude.

 

 

« Je suis d’abord à moi-même, car je n’ai jamais pu accéder à la compréhension de l’autre tel qu’il se donne à voir, à savoir que ce regard prouve une vie, impose une existence, que ce geste suppose une raison, que cette parole d’autrui signifie un tout. Je n’ai jamais pu accéder à d’autres compréhensions que la mienne ».

 

 

 

Avril, l’entièreté de la complexité humaine…

 

Partir à la rencontre d’Avril, c’est embrasser toute la complexité du vivant, apprendre l’accueil inconditionnel de ce qui est comme c’est, rencontrer les aspérités et les vicissitudes de la vie, déculpabiliser d’être juste humain, s’honorer d’être juste humain.

 

 

« Les abîmes n’existent que parce que la lumière inonde ce que l’on veut bien voir. Bien souvent, l’esprit choisit de se complaire dans ce qui est éclairé conventionnellement, sans chercher à comprendre ce qu’un seul détournement du regard pourrait apporter de connaissance ».

 

 

Le livre d’Avril est disponible dans toutes les bonnes librairies et auprès des éditions Maïa .



★☆★☆

 

 

    Avril, je sais que tu liras ce commentaire de texte dont je ne t’ai pas évoqué le projet auparavant. 

Je voulais qu’il arrive vers toi comme ce livre est arrivé dans ma vie, avec amour. 

J’ai envie de te retourner le petit mot que tu m’as écrit dans le livre qui m’était adressé car on écrit pour l’autre mais on laisse aussi des messages pour soi dans nos écrits :

« Modèle de courage et de force, tu es sans nul doute, la femme la plus résiliente et inspirante que j’ai eu la chance de rencontrer. Merci pour ce que tu transmets, pour l’énergie que tu mets dans tout ce que tu entreprends. Prends bien soin de toi, tu es précieuse ».

 

 

A nos épreuves, 

A nos chemins qui se croisent pour le meilleur, 

A nos vies, microcosmes de l’Univers, 

A nos solides fragilités,


Avec toute mon amitié.

 

 

 

 

 



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