La montagne



La montagne, Thomas Salvador, sorti en janvier 2023

Le genre de film auquel je ne m'attendais pas du tout. 
Samedi tranquille, je décide d'aller au ciné. Je suis la reine pour choisir des films où on est deux dans la salle ; je ne me fais donc pas d'illusion en allant voir celui-ci. Je l'ai choisi parce qu'il y a le terme "montagne" et que l'affiche est juste magnifique. J'avais envie de dépaysement et c'était pour moi la promesse de ce film. 
J'avais vu qu'il était classé en catégorie "drame" mais clairement la bande-annonce ne parlait pas du tout de drame. Même dans le classement du film, il y a déjà des ambiguïtés, j'aurais dû me douter...

Arrivée dans la salle, j'ai le temps de voir les gens affluer...Surprenant, la salle est pleine. 
Je regarde vite fait les critiques et constate que le film est lauréat du festival de Géradmer 2023. Gérardmer récompense les films fantastiques : bizarre quel rapport entre les images de montagne, le fantastique et l'étiquette "drame" du classement du film...dans quoi ai-je mis les pieds ?




Le film démarre avec un focus sur Pierre, ingénieur qui vient dans la vallée de Chamonix présenter un robot à des investisseurs. Il décide de rester quelques jours de plus que ses collègues pour profiter de la montagne. Il s'équipe et part direction Montenvers-mer de Glace et l'Aiguille du Midi. 
Quelques virées en solitaire ne satisfont pas son envie d'exploration. Il se fait porter pâle quelques jours, retourne s'équiper un peu mieux. Dégaines, mousquetons, cordes, crampons, piolets... font leur arriver au campement sous l'aiguille du Midi avec vu sur les Grandes Jorasses. Il rémunère un guide qui lui permet de maitriser son matériel et lui donne les bonnes techniques.
Un éboulement se produit dans un massif voisin mais à vue d'oeil l'ampleur des chutes de pierres est important. Il décide d'aller explorer cette contrée. Equipé de denrées achetées par la cheffe du restaurant de l'Aiguille Rouge (Léa : Louise Bourgoin), il part à la rencontre de l'éboulis. Il reste en montagne la nuit et voit d'étranges lueurs passer sous les roches. 
Aventurier, taciturne, introvertis, concentré et méticuleux, il va jusqu'au bout des choses et "poursuit" ces lueurs. Elles ressemblent à un magma de lave mais ne brûlent pas...Il essaye de suivre leur cheminement mais épuisé il se blesse et doit être hélitreuillé dans la vallée pour être soigné. 

Focus sur ces lueurs, il quitte l'hôpital au plus vite et repart dans la montagne à la rencontre de ces créatures. Il s'enfonce toujours plus loin, là où elles naissent et se retrouvent. Il reçoit leur "énergie" et se retrouve avec une main lumineuse qui lui permet de franchir un mur de glace et d'entrer dans une matrice (ne sachant comment nommer cet espace, j'ai choisi ce mot...). 
La matrice crée comme un espace-temps parallèle car on s'imagine que le temps à coulé puisqu'il est porté disparus et que la cheffe de l'Aiguille ne le voyant plus passer s'en inquiète et part à sa recherche. Elle le retrouve finalement endormis dans la montagne. Elle ne le sais pas mais la "matrice" l'a refoulée.  
Il repart une dernière fois faire le tour de la vallée et le film se termine lorsqu'il redescend sur Chamonix et sa civilisation.

Il est clair que ce film était de l'ordre du fantastique et non pas du drame. Il est assez compliqué d'en donner une interprétation mais je vais m'essayer à cet exercice :

Pierre est ingénieur, ras le bol dans cette vie sans saveur, appel de la montagne et de son immensité. Il aime le grand air, se poser, contempler. Minutieux il aime aussi comprendre, se comprendre, et aller plus loin à chaque fois pour l'effort physique mais aussi parce qu'il aime cette quête. Je vois sa rencontre avec ces "magmas" comme l'avènement de sa quête : comme une énergie qu'il retrouve, un nouveau souffle de vie. Sa persévérance l'amène à les découvrir, à se "recharger" de leur énergie, à se "laver" dans la matrice pour revenir à l'essentiel lorsqu'il revient dans la civilisation : l'amour et la simplicité d'être. Cette aventure lui a permis de faire un reboot de son existence pour revenir différent.

Les paysages et la manière dont ils sont filmés, le personnage peu loquace toute en humilité et simplicité amènent à une véritable introspection avant la renaissance. C'est un film qui définitivement me marquera par le mélange des genres, par ses images et ses personnages d'une humanité touchante et essentielle.

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