Les correspondants



Les correspondants, Grand Corps Malade et Ben Mazué, éditions JC Lattès, 2022

Clairement, je ne pense pas qu'en papillonnant dans les rayons d'une librairie, ce serait ce livre que j'aurais choisi d'acheter. Même si je connais Grand Corps Malade et Ben Mazué, de là à choisir un livre qui traite de leur correspondance, on y est pas du tout.

Grand Corps Malade-Ben Mazué, tous deux liés par la musique, des amis  communs, une ouverture d'esprit commune. 
Deux approches différentes de la vie : Grand Corps Malade toujours très positif dans ses écrits, doté de dérision sur le monde qui l'entoure mais aussi d'autodérision. Ben Mazué, plus mélancolique, touchant de poésie et à la sensibilité à fleur de peau. L'alchimie des deux donne un recueil d'un an de correspondance avec (à peu près) une lettre par semaine.

"Oui les entrepreneurs n'ont pas UN mais DES bureaux, et, même s'ils n'ont pas d'employés, ils parlent d'eux à la troisième personne. "On a pris des bureaux à quelques pas de la gare de Lyon".
Moi je dis aussi "bureau", mais au singulier parce que je ne suis pas entrepreneur, et ça m'arrange de pouvoir parfois utiliser les termes qui normalisent mon existence" (Ben à Fabien, p156)

Ils y traitent de leur vie, de leurs amis, du contexte mondial avec la pandémie, le confinement, le semi-confinement, de l'arrêt des concerts, de leur reprise. Les sujets sont vastes et c'est hyper-interessant de voir comment le suivant va enchainer sur la lettre du précédent ou prendre un tout autre tournant en fonction d'une réflexion sur la vie, sur un fait divers, sur une pensée apparue à ce moment-là et qui va donner un autre tournant à cet échange.


J'ai aimé la sincérité des écrits sans ambages, avec l'humeur du jour, les problèmes d'humains, de père de famille, d'artiste, d'Homme tout simplement.

Un beau moment de partage tout en simplicité...


"Hier soir, j'ai assisté à mon premier concert depuis la réouverture des salles et des théâtres (....) tout le monde s'est mis à chanter avec lui. Alors le gars se taisait de temps en temps pour laisser seules les voix des spectateurs (à la Patrick Bruel), et ça c'était hyper beau (...). J'ai regardé le regard du chanteur et je me suis dit "là ça y est, il kiffe de ouf". Ce concert était humain, émouvant, drôle et élégant. Bravo Ben" (Fabien à Ben, p87)


☆★☆★☆★


🔝Du coup petit Update de la playlist Change ta fusée d'épaule pour y intégrer des titres de Ben Mazué et Grand Corps Malade : ici




Commentaires

Enregistrer un commentaire

Bonjour à toi ! Merci d'avoir pris le temps de partager un commentaire sur mon blog. Je prendrai le temps de le lire comme tu as pris le temps de l'écrire. Tu vois, nous sommes vraiment dans le donner-recevoir où chacun fait sa part...Grâce à ton action, les mots continuent à vivre, résonner, voyager à l'intérieur de toi et ça se voit à l'extérieur ! MERCI d'être toi !

Posts les plus consultés de ce blog

Sans [re]père[s]

Image
  Sans [re]père[s] , Avril Laheurte, Editions Maïa, 2024 Cela fait une dizaine d’années que je connais Avril. Nous nous sommes rencontrées alors que nous passions un diplôme d’entraineur d’athlétisme (pour elle), marche nordique (pour moi). Avril avait un petit quelque chose, elle a attiré ma curiosité. Je la sentais lumineuse...de l’intérieur, et de l’extérieur, c’est comme si on avait mis un chapeau sur sa lumière pour ne pas qu’on la voit. Pourtant, il y avait quand même un rai de lumière qui perçait.   Nous sommes restées en contact depuis, par les réseaux, en s’envoyant de petits messages ou en réagissant à nos actualités respectives. Elle a toujours eu un petit mot de soutien dans mon actualité bouleversée et j’ai essayé d’en faire de même lorsque je sens à travers ses écrits que quelque chose se passe ou simplement pour l’encourager dans ses périples cyclistes.   Avril, la lumineuse coiffée…        Lorsque j’ai appris l’écriture de son livre, il était évident de participer à mo
Read more »

Papa...

Image
  Papa,   Papa est né à Vesoul le ...................... . Cadet d’une famille aimante de 3 garçons (Régis et Joël le précédant), il vit sa jeunesse impacté par le décès de son plus grand frère à la guerre d’Algérie. Garçon intrépide, il aimait aller pêcher dans le Durgeon avec les copains du quartier, grimper aux arbres et faire du vélo sur les routes cabossées. Mémère des Rêpes, sa maman, a plusieurs fois dû aller le chercher à l’hôpital après qu’il ait chuté lors d’une de ses multiples escapades.   Il rentre en apprentissage à 14 ans à l’imprimerie Bon. Papa n’écrivait pas de livres mais en imprimait des centaines et en lisait tout autant. Il aimait nous parler de leur fabrication à travers les histoires de « casse », de « typo » et de « façonnage ». Dans sa jeunesse à l’imprimerie et il y a presque 55 ans, il fait la connaissance de Maman durant le bal du 14 juillet. Après les cascades à vélo, Papa trouvait une nouvelle activité avec les bals pour danser des tangos, des valses et d
Read more »

Explorer les coins de la boucle

Image
     Mardi 17 octobre 2023, 8:20 : de retour dans l'envers du décor du service oncologie. Cette fois, je ne ferai pas que passer dans le couloir pour me rendre au bureau de l'oncologue. Cette fois, je vais y stationner et attendre que les infirmières du service m'accompagnent à ma chambre et me montrent mon "trône" pour la journée.      Résultats des prélèvements d'anapathologie : ce qui était une "masse" sur mon ovaire gauche était une métastase tardive du cancer colorectal d'il y a 2 ans. Pendant 2 ans ou presque, elle était tapie bien au chaud pour éclore lorsque les produits de chimio ont quitté mon corps, élimination permettant de gagner en alcalinisation mais lui laissant le champ libre. 1 an que les marqueurs remontaient gentiment et sûrement, parallèlement à la peur de ce qui se dessinait et à l'opposé de l'espoir qui allait en s'étiolant. Le répit physique et mental aura été de courte durée. 3 mois avec 6 cycles de chimio m&#
Read more »