Vivre avec l'ombre et la lumière : le paradoxe de Stockdale

 


Nous vivons actuellement dans un monde où tout ce qui est négatif doit être rejeté au profit du positif uniquement. 
Ce postulat m'a amené à m'interroger sur ma posture  : suis-je plutôt optimiste ou plutôt pessimiste ?


Dans ma vision manichéenne provocatrice,  j'ai d'un côté la sensation qu'il y a une frange de la population baignée d'un pessimisme morose qui fait qu'elle aborde la vie avec langueur, se disant que "tout ce qu'on fait ne sert à rien". Et à l'opposé, il y a les irréductibles optimistes toujours présents quoi qu'il arrive pour dire que "tout va s'arranger", que "c'est transitoire et regarde le bout du tunnel est proche !".
Dans mon immense accueil inconditionnel de l'Etre Humain sous toutes ses formes (faites comme je dis, pas comme je fais 😆 ), eh bien les deux polarités m'agacent !
Se complaire dans ses jérémiades n'a jamais rien fait avancer et voir le positif constamment sans prendre en compte la situation concrète a aussi une espèce de fatalité intrinsèque de se voiler la face et qui ne fait rien avancer non plus.

La vie, c'est de l'ombre et de la lumière : l'un n'existe pas sans l'autre. Tout ne peut être 100% positif ou 100% négatif. Vivre la vie, la vraie, c'est apprendre à composer avec les deux : le négatif nous fait apprécier le positif, le positif ne serait pas sans le négatif. Si lorsqu'on nageait, il n'y avait pas de résistance à nos mouvements, alors on tomberait à pic au fond de la piscine...

Vivre c'est être en rapport avec l'harmonie des contraires ! On ne peut pas se priver du négatif, certains conflits étant fondamentaux à vivre.

En faisant des recherches, je suis tombée sur la notion du Paradoxe de Stockdale. Je te conte son histoire rapidement : Septembre 1965, le vice-amiral de l'armée américaine Jim Stockdale est fait prisonnier dans le nord du Vietnam après avoir été parachuté dans un petit village. Il sera fait prisonnier durant 8 ans à subir toutes sortes de tortures.
Lorsqu'on lui a posé la question de savoir qui ne s'en n'était pas sorti, Jim Stockdale répondit : "ceux qui ne s'en sont pas sortis, ce sont les optimistes non pragmatiques". Ceux-ci se disaient : "on sera sorti à Noël" et Noël passait et ils étaient toujours enfermés, "on sera sorti à Pâques" et Pâques passa et ils étaient toujours emprisonnés. A chaque étape, quelques optimistes sombraient par perte d'espoir.

La leçon de Jim Stockdale est que "vous ne devez jamais confondre la foi en votre victoire finale avec la discipline nécessaire pour affronter les faits les plus brutaux de votre réalité actuelle, quels qu'ils soient".
Vivre avec l'ombre et la lumière n'est pas vivre que dans l'un ou dans l'autre. C'est être emprunt d'un optimisme pragmatique qui regarde la réalité telle qu'elle est, en se rendant compte que tout est travaillable. Il s'agit d'être dans un espoir sain où les difficultés, les échecs, le négatif, même s'ils nous effraient, peuvent être rencontrés comme le reste et devenir des occasions de grandir. 


"La vie est un champ de bosses : soit on prend chaque bosse comme un obstacle, soit on prend chaque bosse comme un tremplin".  Edgar Grospiron

Commentaires

  1. J’ai dévoré cet article! Merci pour cette écriture que j’adore toujours autant. 🤍

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