Papa...

 


Papa,
 
Papa est né à Vesoul le ....................... Cadet d’une famille aimante de 3 garçons (Régis et Joël le précédant), il vit sa jeunesse impacté par le décès de son plus grand frère à la guerre d’Algérie.
Garçon intrépide, il aimait aller pêcher dans le Durgeon avec les copains du quartier, grimper aux arbres et faire du vélo sur les routes cabossées. Mémère des Rêpes, sa maman, a plusieurs fois dû aller le chercher à l’hôpital après qu’il ait chuté lors d’une de ses multiples escapades.
 
Il rentre en apprentissage à 14 ans à l’imprimerie Bon. Papa n’écrivait pas de livres mais en imprimait des centaines et en lisait tout autant. Il aimait nous parler de leur fabrication à travers les histoires de « casse », de « typo » et de « façonnage ».

Dans sa jeunesse à l’imprimerie et il y a presque 55 ans, il fait la connaissance de Maman durant le bal du 14 juillet. Après les cascades à vélo, Papa trouvait une nouvelle activité avec les bals pour danser des tangos, des valses et des rocks. Tous les deux partaient souvent à l’aventure avec la tente aux 4 coins de la France.

Le ................., je suis arrivée. Papa s’était arrêté de fumé et s’était mis à la course à pied. J’ai connu les tas de neige dans la cour de la maison où on pouvait faire de la luge, et me souviens qu’un jour où je jouais dehors dans la neige, Papa s’est montré à la fenêtre car il venait de raser sa moustache.
 
Très jeune, Papa et Maman m’ont inscrite à l’ON83, le club de natation de Noidans les Vesoul. Ils ont commencé par m’emmener aux entrainements, puis aux compétitions, puis sont entrés au comité directeur, Papa est devenu juge arbitre. Plusieurs fois, alors qu’il terminait le travail en général vers 20h, il m’est arrivé d’appeler l’imprimerie pour lui demander s’il pouvait rentrer plus tôt pour que nous allions m’acheter un maillot de bain chez Sportonic. Ces achats-là se faisaient à 3 comme les tours du lac en courant tous les dimanche (Maman s’étant mise à la course à pied entre temps). Il y avait aussi les vacances au ski où autodidactes mes parents m’ont appris à skier, et les multiples vacances à la montagne pour randonner.
 
Alors que j’étais au lycée, l’imprimerie Bon dépose le bilan et Papa et Jean-Pierre, un de ses collègues et ami reprennent une imprimerie à Saint Sauveur. Ces années ont été difficiles pour nous 3 : beaucoup de stress, peu d’argent, mais toujours nous étions 3 et allions aider Papa en fin de journée, les week-end ou les mercredis après-midi pour faire du façonnage.
Papa a fini sa carrière professionnelle à l’imprimerie du Conseil Général.
 
Papa, c’était aussi un bricoleur qui a refait toute notre maison et les appartements dans lesquels Manu, Maël et moi avons habités.
 
Bénévole, il aura connu des heures de clore au bord des bassins puis des milliers d’heures au bord des routes pour aller sur des courses à pied, trails, courses cyclistes, triathlons encourager les jeunes et les moins jeunes. Papa était intergénérationnel, il avait de quoi échanger avec tous, hommes et femmes, de tout âge, et de tout pays, toujours avec respect.
Il était à la fois humble, modeste, colérique quand il sentait l’injustice ou que les choses n’allaient pas comme il voulait, enthousiaste quand il s’agissait de nous accompagner ou de nous aider partout et n’importe quand. Il avait un sens aigu de la famille exacerbé à l’arrivée de Manu qu’il admirait puis de Maël qu’il idolâtrait.
 
Papa, Pépé, Mimi était un Tout composé d’Etre et de Faire et sa vie a tout à fait correspondu à ce que Mike Horn disait : « avoir une vie large, plutôt qu’une vie longue ».
 
A ce jour,
J’ai beau avoir lu des centaines de livres,
J’ai beau avoir écrit des dizaines d’articles,
Jamais je n’ai trouvé d’ouvrages m’expliquant comment vivre sans mon Papa.
Jamais je n’aurais pensé écrire sur lui, pour lui, sans qu’il soit avec nous.
« Trois », comme le titre de l’ouvrage de Valérie Perrin. Nous avons été 3.
En numérologie, ce nombre représente l’équilibre, l’expression de soi et l’esprit libre-penseur.
Nous étions à l’équilibre dans une expression à nous de ce qu’on est et un esprit de révolution.
Puis nous avons été 4 avec l’arrivée de Manu dans notre famille. Manu qu’il considérait comme son fils. Le 4, c’est la réalisation concrète, les fondations et la matière.
A l’arrivée de Maël, nous sommes devenus 5 : le souffle de vie et l’épanouissement. Son souffle de vie et l’épanouissement dans son rôle de « pépé » devenu joueur de foot invétéré avec des heures passées sur le terrain de foot du lac. Il suivait son petit-fils partout et par tous les canaux de communication.
 
Et depuis le 26 janvier 2024, les chiffres décroissent.
Je n’ai pas trouvé dans les ouvrages comment vivre avec les moins, avec les manques. Comment vivre avec le manque de mon Papa. Papa que j’ai autant craint qu’admiré. Craint dans ses coups de gueule et sa propension à s’emporter, admiré pour tout ce qu’il savait. Autodidacte accompli, il savait tout bricoler, il connaissait tout de l’actualité par la revue de presse qu’il faisait chaque matin pour confronter les points de vue et tenter d’avoir une information la plus juste possible.
Papa m’aura appris la combativité, la ténacité, la rigueur, la plasticité neuronale de se faire une idée en regardant tout avant, l’intérêt pour les autres, la simplicité et la modestie.
Il y aurait mille et mille choses à dire sur Papa : comment il a appris à faire du vélo et à skier à Maël, comment il a traversé le cancer, comment on a traversé une partie de mon cancer, comment il coupait des centaines de stères de bois, avalait des milliers de kilomètres en marche nordique, retournait et cultivait des hectares de jardin.
 
On pourrait en parler pendant des heures avec tous ceux et celles qui l’ont connu. Mais nous sommes à l’heure des soustractions, et Maman, Manu, Maël et moi allons devoir écrire une nouvelle histoire à 4 qui comme la vie à 5 sera basée sur l’Amour, le respect, la bienveillance et notre modestie. De la tristesse actuelle, j’espère un jour en créer une alchimie qui donnera naissance au bonheur. 
 
Je terminerai en citant Agnès Ledig dans son ouvrage intitulé, Juste avant le Bonheur, et qui écrit « Le temps n’aide pas à oublier mais à s’habituer. Comme les yeux qui s’accoutument au noir ».
 
Je t’aime Papa, 
Nous veillerons sur Maman 

★☆★☆

Pour celles et ceux qui nous ont demandés pour faire une offrande en hommage à Papa, nous vous invitons à faire un don aux associations OncoDoubs et/ou Ligue Contre le Cancer du Doubs et de la Haute-Saône qui sont des aides précieuses dans les parcours de soins.
 
 

Commentaires

  1. Une très belle éloge ☺️
    Encore toutes mes affectueuses pensées à toi, ta maman, Maël et Manu 🧡

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