Se définir par les chemins non suivis

 


    Dernièrement, j'ai fini un ouvrage de Didier Van Cauwelaert, la Vie Interdite. 315 pages pour n'en retenir qu'un passage voir une phrase que je trouve magnifique de sensibilité : "Pour Alphonse, je ne suis résumable ni à mes vitrines et ni à mes toiles. J'existe tout autant par les chemins que je n'ai pas osé suivre".

Se définir aussi par les routes qu'on n'a pas suivies... A l'heure du "trop", de la mise en exergue de l'égo d'une manière où on est uniquement dans le "plus", et même le "toujours plus", le "moi, j'ai accompli cela", il est intéressant de voir que les routes non suivies sont autant de choix qu'on a fait et méritent tout autant d'être mises en valeur que celles qu'on a pu suivre.

L'exercice consiste ici à voir donc les "je n'ai pas fait ceci ou cela", "je n'ai pas suivi ce chemin qui pourtant se présentait". Je trouve qu'il est vraiment important d'y réfléchir car c'est une part de soi qui n'est jamais valorisée et qui pourtant indique des prises de décision, des adaptations, une écoute de son ressenti. L'exercice n'est pas aisé et demande un véritable effort car on valorise bien plus facilement ce qui a été fait plutôt que ce qui n'a pas été fait mais qui pourtant indique qu'un choix ou une adaptation est intervenu !

Dans les chemins que je n'ai pas suivi, je te cite quelques exemples pour que tu te rendes compte des informations importantes qu'ils dégagent pour connaitre notre propre mode de fonctionnement.
Dans mes études, j'ai commencé et n'ai pas suivi le chemin du professorat, le DEA de sciences du langage et le DESS de didactique de l'enseignement. Ne pas continuer sur ces chemins alors que je les avais commencés et que j'avais réussi les admissions a été longtemps vécu comme un échec. Avec le recul, j'ai compris qu'ils faisaient partie d'un choix
Quand j'ai suivi ces études, je ne me sentais pas prête à me lancer dans les exigences de ces diplômes. Je ne les ai pas suivies car j'ai eu peur de ne pas réussir à enseigner, à faire les soutenances finales...Et je ne les ai pas suivies aussi parce qu'il y avait pour moi un manque de sens : je sortais d'une maitrise avec pour sujet de mémoire les pédagogies parallèles et là je me retrouvais dans des univers cloisonnés aux exigences que je trouvais désuètes et en inadéquation avec ce que je voulais faire d'un futur métier dans l'enseignement.

Ces chemins non suivis ne sont qu'une bribe de bien d'autres expériences dans lesquelles je n'ai pas osé me lancer, pourtant ils définissent déjà deux composantes de ma personnalité : j'ai peur de l'échec et j'ai besoin de sens dans ce que je fais
Cela me permet de faire des ajustements en fonction de qui je suis profondément.


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Et toi, quels sont les chemins que tu n'as pas suivis et qui pour autant te définissent ? Réfléchis-y et mets-les en lumière, ils vont t'aider à avancer sur le chemin vers toi-même.



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