C'est la rentrée des classes, c'est la rentrée de la chimio et j'espère la dernière ligne droite !

 


1 mois post-opératoire, c'est le grand retour au service d'oncologie. 


Mes analyses sanguines sont bonnes, on repart sur 2 produits en diffusion au lieu de 3.
C'est toujours une joie de retrouver les infirmières du service et ma fidèle binôme de chimio, A. Même si nous nous donnions régulièrement des nouvelles durant ma période de convalescence, nous profitons des temps en tête à tête pour faire le point sur notre état d'esprit, nos familles et leur vécu, nos cicatrices (physiques et psychologiques)...
Ces temps sont précieux car ils nous permettent de parler sans le filtre émotionnel que nous avons avec nos proches pour les préserver de ce que nous pouvons vivre. Je suis donc partie pour un cycle de 5 chimios durant lesquelles A. m'accompagnera encore un petit bout de temps.
5 chimios, c'était sans compter quelques nids de poule sur la dernière ligne droite...

1er nid de poule lors de la deuxième chimio post opératoire : les globules blancs dans les chaussettes, l'oncologue me recale à la visite médicale. 
2 solutions : soit je suis abattue de repousser d'une semaine toutes mes chimios et donc finir une semaine plus tard, soit je décide que c'est ainsi et je mets ce temps à contribution comme si c'était des vacances et j'en profite pour faire ce que j'ai envie.
Dans une autre vie, qui n'est finalement pas si loin et remonte à moins de 6 mois, j'aurais pris l'option 1, mais mon évolution personnelle m'a permis de choisir l'option 2. 
Après avoir passé l'après-midi à décaler le VSL (Véhicule Sanitaire Léger) avec les nouvelles dates de chimio, prévenir les infirmiers, décaler les RDV de cardiologue et échographie thyroïdienne qui étaient prévus sur une semaine sans chimio dans un premier temps, je m'interroge sur ce que j'ai envie de faire.
Nous partirons donc à Métabief Mont d'Or le samedi prévu ensoleillé pour une randonnée pèlerinage (j'y suis allée plusieurs fois à différentes périodes de mon cursus médical) avec les enfants.

Au vu de toutes les épreuves vécues, j'ai pris le parti de tirer profit de toutes les situations pour y trouver du positif.
Ici, le fait d'être allée en chimio m'avait permis de me mettre à jour sur ce que j'avais à faire à la maison. Par conséquent, l'annulation de la chimio permettait d'être en vacances car tout était fait chez moi. C'était l'occasion de m'évader et de mettre ce temps à contribution pour moi afin que les globules blancs remontent. Un cercle vertueux en somme.


2ème nid de poule lors de la deuxième vraie séance de chimio post-opératoire (pas celle qui a été annulée mais celle à laquelle j'ai finalement eu droit la semaine suivante) : mon oncologue m'annonce qu'il y a 4 chimios à faire après celle-ci.
Je refais les calculs et ne comprends pas : j'étais sur un protocole de 12 chimios, j'en ai fait 7 pré-opératoires, il m'en reste donc 5 pas 6 en tout... Eh bien non en fait ! Il m'explique que même si j'en ai fait plus de 6 avant opération, le protocole veut qu'il y en ait forcément 6 après opération. Donc Doc US. a vu juste dans ses calculs et moi j'ai vu la délivrance thérapeutique trop rapidement.

2ème demande de patience en une semaine, ça doit être le retour de karma pour quelques expériences d'impatience passées....!
Il y a toujours deux côtés à regarder pour chaque pièce : même si finalement j'aurai une chimio de plus donc l'équivalent de deux semaines de report, mon traitement sera encore allégé d'un produit et je n'en aurai plus qu'un seul en diffusion, et je n'aurai plus non plus les 5 jours d'injections de granocytes après le débranchement de la chimio.

Le moral garde le cap, le physique endure comme il peut au gré de l'acidose qui me gagne. 

Je compte les chimios à rebours contrairement à la période pré-opératoire et cela donne une sensation de longueur et de langueur à cette période automnale.

Je profite de cette période qui amène à l'introspection pour préparer mon jardin intérieur à l'après-chimio.
J'ouvre donc mon esprit aux influences extérieures et me laisse aller au grès des événements ou des rencontres qui peuvent psychologiquement et spirituellement me nourrir alors que mon physique n'est pas en mesure de ressentir les bienfaits d'une activité et a du plomb dans l'aile.

Cette période, et je le comprendrai après coup, a été la charnière pour amorcer de nouvelles perspectives mêmes si elles seront matérialisées plus tard.

Telle une araignée, je tisse donc ma toile intérieure avant que cette belle oeuvre ne s'expose au monde.

Je découvre le monde des thèmes astraux, je reprends contact avec mon amie qui fait des guidances, elle me fait découvrir une chamane et les soins chamaniques.

Je sens que j'ai besoin de douceur à l'intérieur pour contre-carrer l'acidité qui se joue en moi.

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