Scanner de contrôle de fin de chimio ?

Dernière chimio raccrochée du 21/11, deux jours plus tard je passe le scanner thoraco-abdomino-pelvien (TAP) qui indiquera la suite.

Pas facile de boucler la boucle : même salle d'attente, le même examen que lorsque j'ai été diagnostiquée presque 8 mois auparavant jour pour jour.

Scanner passé, j'attends que le médecin radiologue m'appelle pour m'expliquer ce qui est vu à l'imagerie.

Les personnes qui ont passé leurs examens avant moi sont convoquées pour leurs interprétations et elles s'en vont les unes après les autres.

Je trouve le temps long et je me rassure en me disant qu'il faut déjà réussir à se repérer dans le dédale de mon anatomie pour tout répérer. Des bouts en moins, des fils et des chainettes en plus, des carottages de droite de gauche : à tous les coups en assemblant toutes les pièces du puzzle, y en a certaines qui manquent.

Mon tour arrive mais là il me semble que plus rien n'avance. J'ai la sensation d'être plombée et de ne pas arriver à avancer vers ce minuscule bureau blanc de 4 mètres carrés. Tout se décide dans ces 4 petits mètres carrés...

Le médecin reprend tout ce qu'il y a à observer et "étant donné le contexte", il y en a pour une page A4. Enfin, il m'indique qu'il n'y a pas de cellules cancéreuses restantes et que le scanner est bon.

Ca y est, je suis officiellement dans "l'après" et ce qu'on appelle la "rémission". Qu'est-ce que je vais faire de ça : est-ce qu'il faut que je le crie sur tous les toits ? Est-ce que je le garde pour moi un peu comme un bonbon bien sucré qui s'écoule gentiment dans l'oesophage et grise le cerveau de l'overdose de dopamine qu'il procure ? Plaisir collectif ou égoïste ?

Et puis ensuite quoi : Je redeviens comme avant, c'est ça ? Je peux tout refaire comme ce que je faisais avant ?

C'est la panique les gars là ! Je sors du parcours fléché, je sors des sentiers battus médicaux et je vais où ? Je ne connais plus le monde, je ne connais plus mes capacités, je ne sais même pas ce que je veux, et je ne sais pas où est-ce qu'on m'a parachuté !