Les eaux troubles du passé

 

Les eaux troubles du passé, Cédric Harlé, éditions Aubane, polars en nord, 2021



Etienne Lissano vit seul avec sa fille adolescente quand elle décide de renouer les liens avec ses grands-parents. Liens qui s'étaient rompus depuis plusieurs années lorsque Lissano avait perdu son père dans un accident de voiture et que ses grands-parents n'avaient pas manifesté le souhait d'obtenir sa garde.

Que sa fille renoue les liens avec ses grands-parents l'amène à se poser des questions sur la mort de son père, les circonstances de l'accident, qui il était au sein du CHU de Lille, quelle était sa vie car il était trop jeune lorsqu'il l'a perdu pour être en possession de toutes ces informations. Il voit apparaitre alors dans les dossiers et coupures de presse de l'époque, l'appellation "les Défenseurs de la Vie" dont Lissano-père faisait partie.




En remuant le passé, il fait bouger le présent et fait sortir le loup de son bois. En même temps que les explications affluent sur le père de Lissano, un autre personnage apparait en opposition aux convictions paternelles.

Ce livre est intéressant car il amène, sous couvert d'une enquête policière, le débat de la fin de vie, de l'avortement en opposition à une autre vision de la vie selon laquelle "tout doit être vécu, rien ne doit être interrompu quelles qu'en soient les conséquences et les souffrances". 
Jusqu'à la fin du livre, on voit se jouer le dilemme entre le choix de vivre ou celui d'abréger des souffrances lors de la fin de vie. 
On peut y voir le mécanisme cérébral de celui qui fait l'acte de maintenir en vie coûte que coûte et de celui qui aidera à mourir "dignement".

J'ai aimé cet ouvrage car on y ressent la difficulté de se positionner. Tout semble si simple quand on n'y est pas confronté, tout est plus compliqué lorsque la situation se présente et contrairement à ce que l'on pourrait penser rien n'est tout blanc ou tout noir.


"Je n'ai jamais voulu tuer personne, dit Leduc comme s'il lisait dans les pensées d'Etienne. Tout ce que je voulais, c'était faire le bien, abréger les souffrances", p 192.


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