Une farouche liberté


 Une farouche liberté, Gisèle Halimi avec Annick Cojean, Grasset, 2020


"On ne nait pas féministe, on le devient"


Gisèle Halimi répond aux questions pertinentes d'Annick Cojean. 

De sa naissance et de sa vie d'enfant et d'adolescente à Tunis, à son arrivée à Paris en passant par ses études d'avocate, sa prestation de serment et les causes qu'elle a défendues, on y lit et vit sa "farouche liberté".

Gisèle Halimi s'y dévoile dans toute sa simplicité : elle y retrace ses convictions, les affaires-clés qui l'ont amenée à se battre pour changer des lois, aux politiciens-auteurs-artistes qui l'ont entourée. On y découvre l'envers du décor des prises de partie, du combat, du combat jamais gagné, qu'il faut ramener à chaque fois sur le devant de la scène, des discours socio-politico-juridiques qu'il faut sans cesse revoir pour y intégrer la voix des femmes.




Affaire de Bobigny, plaidoirie avant le changement de loi sur l'avortement :

"Si notre convenable déontologie prescrit aux avocats le recul nécessaire, la distance d'avec leur client, sans doute n'a-t-elle pas envisagé que les avocates, comme toutes les femmes, pouvaient aussi avorter, qu'elles pouvaient le dire, et qu'elles pouvaient le dire publiquement comme je le fais moi-même aujourd'hui. J'ai avorté. je le dis. Messieurs, je suis une avocate qui a transgressé la Loi."

On y comprend la position délétère de la Femme dans un patriarcat où il faut revoir les bases sociales en modifiant le point de vue de ceux qui ont le pouvoir, mais aussi de celles qui supportent leur condition.



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