Capsule de savoir : l'estime de soi à travers l'effet Dunning-Kruger et le syndrome de l'imposteur

 

Capsule de savoir : 2 biais cognitifs de l'estime de soi
L'effet Dunning Kruger et le syndrome de l'imposteur

L’effet Dunning-Kruger et le syndrome de l’imposteur sont tous les deux ce qu’on appelle en psychologie « des biais cognitifs » c’est-à-dire une déviation dans le traitement de l’information. C’est un schéma de pensée trompeur dont nous sommes nous-même le créateur. L'un comme l'autre sont une certaine lecture de l’estime de soi mais sont opposés.

 

 

1.    L’effet Dunning-Kruger :


Le concept d’effet Dunning-Kruger est né dans les années 1990 aux Etats-Unis. L’histoire raconte qu’un homme décide de braquer une banque. Mais cet individu est persuadé d’une chose lors du braquage : il pense être invisible. 


Pourquoi ? Parce qu’il s’est recouvert de jus de citron, très utile comme encre invisible. « Si ça fonctionne sur le papier, ça fonctionne sur le corps humain », se dit-il. Curieuse idée, pourtant il s’en convainc suffisamment pour passer à l’action. 


David Dunning et Justin Kruger Spar, deux psychologues, se sont emparés du sujet et en sont arrivés à la conclusion scientifique suivante : « L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance ».


L’Effet Dunning-Kruger se définit tout simplement comme un excès de confiance en soi. La personne en proie à l’effet Dunning-Kruger ne va pas forcément se rendre compte de son excès de confiance. En somme, la personne qui souffre de ce syndrome pense maîtriser un sujet à la perfection alors qu’il n’en est rien ou qu’elle n’a aucune qualification. Il devient difficile pour elle de se rendre compte de son incompétence tant elle se persuade du contraire.


 

Le fonctionnement de l’effet Dunning-Kruger :

Les deux psychologues ont alors créé une courbe pour évaluer l’effet Dunning-Kruger. La courbe varie en fonction du niveau d’expertise de la personne, de son degré de confiance envers les experts dans le domaine de prédilection, et l’expertise qu’elle pense avoir sur un sujet :
  • Le débutant : 
    • une grande confiance infondée que les psychologues nomment « auto-surévaluation »,
    • une sous-estimation des experts reconnus dans le domaine,
    • un positionnement sur la "montagne de la stupidité"

  • Le confirmé :
    • une maitrise un peu plus poussée des compétences, il s’auto-évalue avec plus de conscience,
    • une confiance moins importante : il redescend dans la « vallée de l’humilité » 

  • L’expert :
    • une confiance grandissante en ses compétences, proportionnelle à l’apprentissage qu’il fait du sujet,
    • un positionnement sur le « plateau de la consolidation » de ses connaissances, en conscience

 




2.    Le syndrome de l’imposteur :


Le syndrome de l’imposteur décrit le sentiment qu’une personne peut ressentir de ne pas mériter l’estime des autres (leurs signes de reconnaissance, leurs remerciements, leurs félicitations…). Elle peut avoir le sentiment d’être un « escroc » ou craindre qu’on découvre qu’elle ne mérite pas la reconnaissance, les compliments ou le poste qu’elle occupe.


Le syndrome de l’imposteur est également un biais cognitif qui influe sur le bien-être psychologique et l’estime de soi.

 

Les manifestations du syndrome de l’imposteur :

  • La crainte d’être jugé si on fait une erreur,
  • L’attribution du mérite à d’autres qu’à soi,
  • Avoir du mal à accepter la critique, même lorsqu’elle est constructive,
  • Minimiser ses succès, son intelligence ou son expertise, même dans les domaines où on sait qu’on est compétent

 

Selon le Dr. Valerie Young, il y aurait 5 types de syndrome de l’imposteur :

  • Le perfectionniste se concentre sur la manière de faire quelque chose, et même le moindre défaut est considéré comme un échec,
  • L’expert se concentre sur ses nombreuses connaissances, et elles ne sont jamais suffisantes,
  •  Le soliste se concentre sur la personne qui accomplit la tâche et pense qu’il devrait être capable de tout faire tout seul,
  • Le génie naturel se concentre sur la rapidité et le naturel avec lesquels il maîtrise une nouvelle compétence, et c’est rarement assez rapide,
  • Le superhéros se concentre sur le nombre de rôles dans lesquels il peut exceller, à un moment donné, et pense qu’il devrait être capable de tous les gérer parfaitement.



Dans chacun de ces types, le fait de ne pas atteindre ses propres normes, souvent déraisonnables, suscite la honte. 



En conclusion, dans ces deux biais cognitifs, on voit que l’estime de soi est mal placée : dans le premier cas, il y a un excès de confiance dû à une haute estime de soi, tandis que dans le deuxième biais, on voit que la dévalorisation est due à une basse estime de soi.




★☆★☆


Quelques pistes pour améliorer l’estime de soi notamment dans le cas du syndrome de l'imposteur :

  • Identifier ses croyances limitantes,
  • Travailler avec les accords toltèques en faisant de son mieux, en utilisant la parole envers soi de manière positive, en listant des faits concrets pour avoir des pistes objectives, en orientant son intention vers ce que l’on souhaite et qui soit en adéquation avec qui l’on est vraiment…

 

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