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Note à moi-même...

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A la veille de mon opération du foie et de l'intestin, je prends un temps pour m'écrire à moi-même les enseignements reçus durant cette première période. Pour ne pas que j'oublie : - à cause de l'anesthésie,  - pour ne pas que j'oublie tout simplement et ne pas revenir dans ma zone de confort inconfortable "Il y a la vie d'avant et la vie d'après . Se souvenir que du 18 mars au 29/07/2021, j'ai préparé ma transition à la vie d'après. Transition qui m'a permis de : -  réapprendre à rire du fond de mon coeur (et pas simplement en surface) - réapprendre à pleurer, réapprendre à être touchée en plein coeur , - me rendre compte que j'ai des amis simples et dévoués qui savent m'entourer et m'aider, - revenir à l'essentiel : enlever les couches de peinture , la couleur des autres pour revenir à la mienne originelle, redevenir créative-manuelle et entrepreneuse, redécouvrir la sensation intrinsèque de ce qu'est "l'envi

Quand il faut aller au pays du Bretzel, hello hepatectomie !

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                              Une nouvelle phase de transformtion opère, s'opère.... Ce petit bout d'hôpital aménagé où la Nature accompagne les patients est la dernière image que j'aurai de l'hôpital de Strasbourg. J'aurai mis 15 jours à arriver jusqu'à lui en me "promenant" jusque là le dernier jour d'hospitalisation... Après deux mois de superposition entre les cures de chimios et les RDV pour préparer mon opération (foie, vésicule, intestins) arrive le jour de la chirurgie. Arrivée la veille, je fais mon entrée à l'hôpital en fêtant ça avec une prise de sang, une boisson laxative et plus tard avec deux lavements. Le digestif, c'est moche .... Repas léger, méditation, préparation des affaires qui seront avec moi en soins intensifs et de celles qui partiront en consigne, j'arrive à passer une nuit correcte au vu du contexte. Levée tôt, douche à la bétadine, quelques envois de SMS, coupure du téléphone, le mettre dans le paquetage et m

Salut, ça va ?

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18 mars -> 18 juin : 3 mois avec le cancer 3 mois après l'annonce fulgurante, j'ai eu envie d'écrire ce texte. Le déclencheur : les X fois où je sentais que les gens avaient peur de me poser la question de savoir comment j'allais... "3 mois où mon statut est passé de Estelle, celle bosse en association, la femme de M, la mère de M à "tu sais, j'connais une fille à 40 ans, elle a un cancer de l'intestin avec métastases au foie et pourtant elle est sportive, elle a une bonne hygiène de vie, on aurait jamais pensé que..." Ben ouais les gars, moi aussi "j'aurais jamais pensé que" mais c'est comme ça ! 3 mois où le "salut, ça va?", enfin surtout le "ça va" on me le dit avec hésitation, voir on l'esquive totalement de peur de ne pas savoir quoi faire de la réponse que je vais donner... Hahaha....suspense ! "Va-t-elle me sortir le couplet sur toutes les molécules qu'elle ingurgite ou va-t-elle hystéri

Mes petites lectures et petites philosophies des jours de chimios...

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8 heures en clinique les jours de chimios une semaine sur deux, il est nécessaire de nourrir son esprit... Je ne me souviens pas de toutes mes lectures de chimios mais je me souviens de certains ouvrages qui m'ont plu, amené à réflexion et surtout diverti. En attendant Bojangles , Olivier Bourdeaut, éditions Folio. J'ai beaucoup aimé le côté "poético-déluré" de cet ouvrage qui laisse place à la folie, à l'imagination quelque fois même à l'absurde. Il y a un petit côté Boris Vian et Ionesco dans tout cela. J'ai retenu cette belle tirade d'un des personnage (un ami de la famille expliquant à l'enfant de ses amis) : "Mon petit, dans la vie, il y a deux catégories de personnes qu'il faut éviter à tout prix. Les végétariens et les cyclistes professionnels. Les premiers, parce qu'un homme qui refuse de manger une entrecôte a certainement dû être cannibale dans une autre vie. Et les seconds, parce qu'un homme chapeauté d'un suppositoi

Que la chimie soit...

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  Au pays de la potion magique... Le chimios commencent une semaine après mon retour à la maison. J'y vais sans trop d'inquiétude parce que je connais les lieux, parce que je vais y retrouver l'infirmière que j'avais vu en entretien, parce qu'une de mes amies infirmières m'avait informée que "l'état d'esprit dans lequel on va au traitement était très important" et que je vois le "produit comme une potion magique".   J'attaque donc ma première chimio comme on va à la rentrée des classes : je remets un jean pour la première fois depuis mon opération, je mets mes chaussures neuves commandées avant d'être hospitalisée et reçues une fois hospitalisée. Je prépare mon sac avec livres, écouteurs, chargeur de téléphone, feutres et mandalas : 5 heures de diffusion, 2 heures d'attente pour avoir les produits...il faut être équipée... Nous sommes placées deux par chambre. Les infirmières d'oncologie organisent les chambrées en co

L'heure du retour à la maison a sonné...

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  L'heure du retour à la maison a sonné, l'heure de la confrontation à la réalité également : parce que "oui" l'entrée dans le corps médical a été fracassante et violente, mais ce même milieu hospitalier est aussi une bulle de protection. A chaque question, chaque besoin, j'avais un spécialiste à portée de main. Et au-delà, comment vivre le retour à la maison en transportant avec moi la maladie ? Parce qu'elle ne va pas rester à la clinique et moi partir librement.... Commet revenir dans un environnement alors que physiquement on a changé ? Que psychologiquement le changement s'opère ? Est-ce que je serai toujours "adaptée" à l'univers dans lequel je vivais ? Sinon comment vais-je faire ? Aurais-je assez d'énergie pour y amorcer le changement ? Le retour à la maison, c'est aussi 8 jours pour se remettre d'aplomb et attaquer les chimios pré-opératoires de l'hepatectomie et rendre ma décision au chirurgien digestif de mon ch

Une nouvelle étape de vie : la rencontre avec la colostomie, avec l'oncologue...

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Vivre et mourir à chaque instant, résilience et gratitude Mercredi : Mon rythme cardiaque est calme à l'opposé de l'agitation qui règne dans le bloc. Je suis prête pour l'opération de la nouvelle chance, je suis prête à ne plus souffrir, même s'il m'en coûte un trou dans l'abdomen pour faire passer mon intestin et une poche collée sur mon ventre H24, je suis plus que prête à retrouver mes facultés intellectuelles et à pouvoir raisonner sans le brouillard qui dilue mes pensées. Je me réveille quelques heures plus tard sans douleur, soulagée. Je me rendors jusqu'au milieu de la nuit et suis réveillée lors d'une venue des infirmières qui prennent les constantes. Je commence à parler, réfléchir et même saoûler mon mari qui dort d'un oeil dans le lit d'à côté. Je sens qu'Estelle est revenue avec force et détermination. C'est reparti pour un tour ! Jeudi :  Lendemain d'opération...RDV avec l'oncologue. A nouveau, j'avais le choix d